Le réseau routier français est le plus dense d’Europe. Avec plus d’un million de kilomètres, celui-ci a longtemps fait la réputation de la France et suscité l’envie de nos voisins européens. 

Depuis quelques années, nos routes font pourtant l’objet de vives critiques. Nids de poule, chaussées déformées ou inondées, panneaux illisibles ou encore dos d’âne non-conformes, le constat est alarmant. L’ensemble du réseau routier français se dégrade peu à peu sans qu’aucun travaux, ou presque ne soit réalisés. 

Sans changement politique majeur, 60% de nos routes seraient fortement détériorées d’ici 15 ans. 

 

Qui gère le réseau routier français ? 

 

Gestion du réseau routier français


Dans le cadre de la décentralisation routière, les départements et les régions sont aujourd’hui responsables des voix communales et des routes départementales anciennement gérées par l’État. Ils sont donc décisionnaires lorsqu’il s’agit de construire, d’entretenir ou de rénover les infrastructures présentes sur leurs réseaux. Les routes nationales et les autoroutes appartiennent quant à elles à l’État, bien que depuis 2007, leur maintenance est confiée aux Directions Interdépartementales des Routes. 

Si leur gestion est différente, la mission de ces différents acteurs est la même : proposer aux usagers le plus grand niveau de confort et de sécurité possible. D’ailleurs 98%* des responsables du réseau routier reconnaissent le rôle majeur des équipements dans la sécurité routière, notamment lors de conditions météorologiques dites difficiles. Malgré cela, le poste de dépense qui leur est alloué reste relativement faible dans le budget des collectivités et 79% d’entre elles déclarent n’avoir fait aucun audit depuis le dernier inventaire. 

 

Des dégradations accidentogènes  

 

On s’en doute, la vétusté grandissante de notre réseau provoque de lourdes conséquences à bien des niveaux. Les statistiques de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) mettent en avant l’infrastructure routière comme l’une des causes multiples de l’accidentologie dans 34% des cas. Le Syndicats des équipements de la route s’alarme lui aussi et affirme que 40% des 20 à 25 millions de panneaux de signalisation en France seraient non-conformes et que 50% des routes ne posséderaient aucun marquage au sol. L’état de notre réseau routier est à l’origine d’accidents parfois mortels, mais reste encore trop souvent négligé.

Outre le fait de sérieusement compromettre la sécurité des passagers, des chaussées vétustes peuvent affecter les roues, les pneus, les jantes et les suspensions de nos véhicules. Ainsi, chaque année de nombreux usagers demandent aux collectivités des indemnisations pour des dommages causés par la route sur leurs véhicules.

 

Des conséquences à tous les niveaux

 

 Nid de poule : le réseau routier français en mauvais état En plus d’être fortement accidentogène, le mauvais état général de nos routes à des répercussions négatives sur l’un des objectifs principaux de l’État : atteindre la neutralité carbone d’ici quelques années. En effet, une étude démontre qu’une route vétuste contribue à une augmentation des émissions de CO2 allant jusqu’à 9%. La consommation de carburant des usagers est elle aussi impactée, une route endommagée favorise les ralentissements et accélérations intempestifs, un comportement bien plus gourmand que le maintien d’une vitesse régulière. 

Enfin, laisser le réseau français se dégrader pourrait avoir d’importantes conséquences économiques. Une rénovation complète de la voirie, entraînerait en effet une dépense 20 fois plus élevée qu’un entretien préventif réalisé chaque année. Si nous n’agissons pas rapidement, la note pourrait donc s’avérer salée. 

 

 

« Il n’est pas concevable que la France ne préserve pas la qualité de son réseau. Il s’agit de notre patrimoine de mobilité. » affirme l'association 40 millions d’automobilistes

 

Jusqu’en 2012, la France était pourtant bon élève et se situait au sommet du classement mondial. 

Depuis, c’est la dégringolade, selon le Forum Économique Mondial, nous occupions en 2019 la 18ème place, loin derrière la Croatie ou encore le Portugal. Dernièrement, un audit externe commandité par le Ministère des transports affirme que remettre le réseau routier français en état nécessiterait un investissement d’un milliard d’euros par an jusqu’en 2037. 

* sondage Ifop 2019

 

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