Une enquête Auto Plus de 2018 révèle que 37% des 450 000 ralentisseurs installés sur nos routes françaises sont illégaux. Trop hauts, trop raides, non signalés ou mal entretenus, ces équipements dont le but est de faire ralentir les automobilistes deviennent parfois dangereux.
Souvent appelés « dos d’âne » à tort, les ralentisseurs se déclinent en plusieurs sortes correspondant à différents usages et différentes réglementations. Ugau fait le point !
C’est une surélévation de la chaussée de forme longue et circulaire. Son marquage est constitué de 3 triangles blancs en « dents de requins » indiquant le sens de chaque voie de circulation.
Sur une route en double sens, une ligne axiale doit être implantée sur le ralentisseur et prolongée de 10 mètres de part et d’autre de celui-ci. L’implantation d’un passage pour piétons au centre du dos d’âne est interdite.
Il comporte un plateau surélevé et deux parties en pente. Comme pour le dos d’âne, son marquage constitue 3 triangles blancs disposés sur les parties en pentes, dans l’axe de circulation. S’il est interdit d’implanter un passage piéton sur un ralentisseur dos d’âne, le ralentisseur trapézoïdal en comporte obligatoirement un.
Deux textes réglementent l’implantation des ralentisseurs type dos d’âne et trapézoïdal : le décret du 27 Mai 1994 et la norme NF P 98-300.
Les ralentisseurs de type « coussin » et « plateau » sont souvent utilisés par les collectivités locales, et pour cause : aucun texte ne norme ou ne réglemente leur utilisation. Les préconisations du CEREMA constituent à ce jour l’unique référentiel à disposition des gestionnaires de voiries.
C'est un dispositif de forme trapézoïdale, souvent en caoutchouc ou en plastique. On le retrouve dans les agglomérations, sur les sections de voies où la vitesse maximum est de 30km/h, dans les lotissements ainsi que sur les airs de services ou de repos routières.
Hauteur : entre 6 et 7 cm
Longueur totale : entre 1,75 et 1,9 mètre
Largeur du plateau : 1,15 et 1,25 mètre
Longueur totale : entre 3 et 4 mètres
Largeur des rampants arrières et avants : entre 45 et 50 cm
Largeur des rampants latéraux : entre 30 et 35 cm
C’est une surélévation de la chaussée. Il s’étend sur une longueur de 10 à 30 mètres et occupe toute la largeur de la chaussée, d’un trottoir à l’autre. Nous retrouvons ce ralentisseur dans quatre types de configurations : carrefour, section courante, prolongement de trottoir et sortie de giratoire.
Hauteur : 15 cm maximum
Longueur des rampes : 2 mètres maximum
Longueur totale du plateau : entre 10 et 30 mètres
Pentes : entre 5% et 10% (7% maximum si des transports en commun circulent sur la chaussée)
Souvent trop hauts, mal signalés, parfois implantés dans des zones à plus de 30km/h ou en virage, les ralentisseurs peuvent être un véritable danger pour les usagers de la route ou leurs véhicules. Même franchit à une vitesse de 30km/h, les dégâts causés sur nos suspensions, pneus, rotules, amortisseurs et pot d’échappement peuvent être importants en cas d’angle d’attaque trop important.
Mais l’inconfort des conducteurs n’est pas le seul problème induit par les ralentisseurs, le bruit des véhicules accentués par les freinages et accélérations fréquentes, et la pollution atmosphérique que cela génère sont également dénoncé par de nombreux usagers. Et oui, des tests le prouvent, ces changements de rythme de conduite multiplie par 4 ou 5 la pollution et augmentent de 300 à 1000% l’émission de particules fines.
En Janvier 2021, l’association 40 millions d’automobilistes a lancé une plateforme de signalement de ralentisseurs illégaux. Ce recensement fait par les usagers de la route a pour but de faire réagir les pouvoirs publics en élaborant une carte de France des « points noirs ».
Ainsi, partout en France, les plaintes pour ralentisseurs illégaux se multiplient. Assimilé à une faute du Maire dans l’exercice de son pouvoir de police, les responsabilités pénales et administratives peuvent être engagées si un accident impliquant un ralentisseur non-conforme se produit. Attention : tant que l’entretien normal de l’ouvrage ou la faute de la victime ne seront pas prouvés, le défaut d’entretien sera présumé !