Si la crise sanitaire provoquée par le Covid 19 avait drastiquement réduit le nombre d’accidents corporels sur la route, en ce début d’année, les chiffres sont bien moins encourageants !
La reprise de la mobilité des Français post-pandémie n’est pas la seule cause de cette augmentation, le nombre de personnes décédées sur la route en janvier 2022 est en hausse de 9% par rapport à janvier 2019, notre année référence.
Le mois dernier, une étude IFOP l’affirmait : les piétons, cyclistes et trottinettes ne se sentent pas en sécurité sur nos routes.
Ugau le disait il y a quelques mois dans son article sur l’État des routes françaises : le constat est alarmant.
Parmi les usagers interrogés par l’IFOP, 30% estiment que l’amélioration du réseau routier et de ses équipements est une action prioritaire pour améliorer la sécurité de la route. De plus, nos routes sont perçues comme peu adaptées aux personnes vulnérables par 42% des usagers, qui estiment qu’il est impératif d’améliorer la lisibilité et la visibilité des équipements routiers et des panneaux de signalisation.
L’état de notre réseau routier est à l’origine d’accidents parfois mortels, mais reste bien trop souvent négligé. D’ailleurs, les statistiques de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) mettent en avant l’infrastructure routière comme l’une des causes multiples de l’accidentologie dans 34% des cas.
La signalisation routière n’est pas en reste !
Aujourd’hui, 40% des panneaux de signalisation installés sur le territoire français ne sont plus conformes et ont largement dépassé la durée de vie leur garantissant une performance optimale (sondage IFOP mars 2019).
Par manque de connaissances, de moyens, et d’outils, les communes, les départements et les régions rencontrent des difficultés à gérer leur patrimoine routier et à faire en sorte que les équipements de sécurité soient toujours réglementaires malgré les obligations qu’il leur incombe.
Bien que des inventaires soient réalisés fréquemment en France, les diagnostics de performance sont encore peu nombreux et les communes n’ont que rarement un budget alloué à l’entretien des panneaux de signalisation.
Si la vitesse est responsable d’environ 27% des morts sur les routes et constitue un facteur aggravant en accentuant deux phénomènes : la distance d’arrêt et la violence du choc, seulement 7% des sondés jugent la réduction de la vitesse de circulation comme prioritaire pour se sentir en sécurité.
Il en va de même pour le renforcement de la répression via les contrôles de police ou la mise en place de radars, qui ne paraît pas primordiale qu’à 10% des usagers interrogés.
Véritable sujet d’actualité les véhicules autonomes ou équipés d’aide à la conduite sont plébiscités par les usagers lorsqu’il s’agit de sécurité routière.
Parmi les personnes interrogées, 60% affirment que les véhicules équipés d’outils d’aide à la conduite ont un impact positif sur notre sécurité. Cependant, l’idée que la démocratisation de ceux-ci devra impérativement impliquer le remise en conformité des équipements routiers comme les panneaux de signalisation, feux tricolores, et marquage au sol, est partagée par une large majorité.
Si lors de l’apparition des premiers GPS, nombre d’entre nous imaginaient que les panneaux de signalisation et le marquage routier deviendraient superflus, car entièrement remplacés par la technologie, il est aujourd’hui évident que les panneaux de signalisation feront partie intégrante de ces innovations en jouant un rôle plus qu’indispensable au bon fonctionnement des véhicules intelligents.